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la Cie des Petits Princes
14 juin 2016

Au-revoir Mamie-chérie

Avant que je vienne au monde, tu as dit à ma maman en panne d'inspiration à quel point tu aimais le prénom qui ensuite est devenu le mien.

Les années ont passé, et toi, jour après jour, année après année, tu as toujours été là.

Le chocolat chaud et le pain grillé les jours froids d'hiver, les tartines beurrées recouvertes de fraises de ton jardin au printemps, la "bouille au chocolat"... tous ces goûters qu'on prenait chez toi les jours d'école, voire parfois les autres... ils ont une saveur particulière dans ma mémoire. 

Les "Mamie on peut dormir chez toi?" ...à 3 dans un lit, 2 fillettes et leur mamie qui leur disait "tu fermes tes yeux et tu ne parles plus" quand le sommeil tardait à venir...

Les parties de marelle dans ta cour, les élastiques tendues entre tes chaises de salle à manger pour jouer comme dans la cour d'école, les parties de petits chevaux, ou de "belote à découvert" car il manquait un joueur pour jouer de la façon traditionnelle... ces jeux-là, ils me font et feront toujours penser à toi.

L'apprentisssage du tricot, c'est à toi que je le dois... tous ces carrés tricotés devant les "feux de l'amour"... cette fameuse série où, quand on regardait un épisode pendant les vacances après une période d'école entière, on avait l'impression de ne rien avoir raté...

Ces liens si forts ont perduré pendant ma vie de jeune adulte, aussi... Nous avons uni nos solitudes toutes les deux à de nombreuses reprises... J'avais l'impression de rendre une infime partie de ce que tu m'avais apporté, et je te laissais endosser ce rôle de "mamie poule" dans mon propre chez-moi... te laisser ne rien faire aurait été une offense, il fallait que tu te sentes utile.

Tout ça, et plein d'autres choses encore, ce sont des souvenirs ancrés bien profondément dans ma mémoire, et qui, aujourd'hui, ressurgissent les uns après les autres, douloureusement.

Comme un pied de nez à cette saloperie d'Alzheimer, ton corps a décidé de rendre les armes avant que nous n'ayons à affronter l'interrogation dans ton regard.

Aujourd'hui, je redeviens une petite fille et je verse un torrent de larmes. Elles tarriront doucement, mais ce jour n'est pas encore venu. 

Tu me manqueras. Au-delà de toute croyance, j'espère que l'au-delà sera plus tendre et doux avec toi que ta vie ne l'a été. 

 

Je t'aime ma douce Mamie.

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Commentaires
A
Mes condoléances :/
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L
Je t'embrasse fort.
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J
De tout cœur avec toi... Bien tendrement, Julie
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M
ho je suis désolée ! ton article est très touchant.<br /> <br /> bon courage, des bises
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Y
Quelle chance on a d'avoir connu tout ça! J'espère que mes enfants auront tout autant de jolis souvenirs avec leurs grands-parents...et oui, bientôt, tu penseras à elle uniquement en souriant
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